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Maintenant que tu as identifié et hiérarchisé tes risques, tu vas pouvoir t’appuyer sur ce classement pour déterminer des actions de prévention pertinentes. Comme pour les autres étapes de la démarche d’évaluation des risques, tu ne vas pas faire ce travail tout seul. Tu t'appuieras sur ton groupe de travail et ton CSE (s’il existe) ou les représentants du personnel. Selon les cas, tu peux même constituer des groupes spécifiques de réflexion pour le traitement d’un risque. Instaurons ici un principe important : “celui qui fait est celui qui sait”. Tu verras qu’impliquer les premiers concernés par le risque sera souvent bénéfique pour identifier des actions réellement efficaces.
Pour définir ces actions, il faut te baser sur les neuf principes de prévention, stipulés par la loi. Bien sûr, il ne suffit pas de planifier des actions. Il faudra les mettre en œuvre, suivre leur état d’avancement et s’assurer qu’elles apportent les résultats escomptés.
Les 9 principes généraux de prévention
Comme je l’ai dit précédemment, ces principes sont définis par la loi et plus précisément par le Code du travail (L.4121-2). Détaillons-les ensemble :
Cela signifie que tu dois supprimer le danger ou la situation dangereuse.
Tu dois réaliser l’évaluation des risques (pour ceux qui ne peuvent être évités), de l’identification de ces risques à la mise en place d’actions de prévention.
Tu dois intégrer la prévention des risques le plus tôt possible que ce soit dans les lieux de travail, les méthodes (procédure, mode opératoire...) ou les équipements.
Si tu ne peux pas combattre le risque à la source alors il faut adapter la conception des postes, les équipements et les méthodes de travail afin de réduire les effets néfastes sur la santé de tes équipes. Pour cela, tu dois absolument garder en tête que chaque individu est différent et donc plus ou moins sensible à certains risques.
Tu dois savoir évoluer avec ton temps et donc améliorer ta prévention en fonction des innovations techniques et organisationnelles.
Tu dois modifier tes méthodes de travail ou remplacer les produits dangereux utilisés dans le cadre de tes activités, si tu peux obtenir un résultat similaire avec une organisation ou des produits moins dangereux.
En y intégrant, la technique, l'organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l'influence des facteurs ambiants.
Tu ne dois utiliser les équipements de protection individuelle uniquement en complément des protections collectives si celles-ci se révèlent insufisantes ou impossibles.
Tu dois informer, former et sensibiliser tes équipes en leur fournissant les informations essentielles pour qu’elles puissent réaliser leurs tâches en toute sécurité.
La planification des actions de prévention
Maintenant que cela est dit, voyons comment planifier efficacement des actions. Pour bâtir un plan d’action, j’aime bien m’appuyer sur la méthode QQOQCP parce qu’elle permet de s’assurer qu’une action est parfaitement cadrée, que tu as pensé à tout.
Pour plus de logique, tu verras ci-dessous qu’on n’abordera pas ces questionnements dans cet ordre.
Commençons par le commencement c’est à dire la raison d’être de cette action. Tu vas simplement rappeler le contexte par exemple la situation de travail, le danger, la situation dangereuse, le risque et les dommages encourus.
Par rapport à la situation exposée précédemment, tu vas décrire ce que tu comptes mettre en place pour réduire ou supprimer le risque.
Si tu veux avoir une planification plus fine, tu peux subdiviser ton action en plusieurs tâches.
Il faut distinguer ici les actions à court terme et celles à long terme.
Dans le premier cas, tu vas privilégier des actions simples, qui ne nécessitent pas d’analyse approfondie avant leur mise en oeuvre. Ces actions sont plutôt temporaires et visent à traiter les symptômes.
Pour les actions à moyen terme, on va chercher à traiter les causes profondes et cela nécessite souvent une étude organisationnelle, technique, humaine et financière s’appuyant sur l’analyse des causes profondes du risque. Ces actions sont plus complexes et nécessitent de conduire le changement auprès des équipes.
Tu l’auras compris, dans le second cas, il faut réaliser cette analyse des causes profondes avant de pouvoir identifier ce qu’il faut faire (les actions). Ce travail peut paraître laborieux mais il est essentiel pour définir des actions efficaces.
Après avoir défini ce qu’il faut faire, tu dois identifier la personne qui sera responsable de cette action, c’est à dire celui ou celle qui pilotera l’action, qui suivra son avancement.
Tu peux également préciser les autres personnes qui interviendront dans la réalisation de cette action.
Ici, tu vas définir les ressources à ta disposition pour mener à bien ton action. Ces ressources peuvent être humaines, matérielles et financières.
Tu vas déterminer une échéance à ton action. Et si tu as défini des tâches pour cette action, il faudra également acter d’une date de fin de pour chacun d’elles.
Tu peux préciser le(s) lieu(x) où cette action sera mise en place. Par exemple, si ton organisation comprend plusieurs établissements, ton action pourrait concerner que certains d’entre eux.
Évaluer les actions
En effet, c’est bien beau de mettre en place une action, mais si elle ne sert à rien, c'est du temps, des ressources, de l’énergie perdus. Si tu mets en place une action, c'est avec un objectif en tête. Pour mesurer l’efficacité de l’action, tu vas définir des critères et des indicateurs. On pourrait donc ajouter un autre “C” pour “Combien” dans notre QQOQCP.
Pour définir tes objectifs, je te conseille fortement d’utiliser la méthode SMART. En effet, cette méthode te permettra d’établir des objectifs clairs et compréhensibles par tes équipes. SMART est l’acronyme de : Spécifique, Mesurable, Atteignable, Relevant (Pertinent), Temporel.
tu dois définir clairement tes objectifs, ils doivent être précis
tu dois pouvoir quantifier tes objectifs. Tu mettras donc en place des indicateurs pour savoir si les objectifs sont atteints
tu dois définir des objectifs que tu peux réellement atteindre, notamment en fonction des ressources à ta disposition
tu dois définir des objectifs pertinents, c’est à dire qu’ils t’apportent de la valeur ajoutée. Dans le cas des risques professionnels, ces objectifs visent à préserver la santé et la sécurité de tes équipes.
Tu dois définir une échéance à tes objectifs sinon tu n’arriverais jamais à destination. Ce point est traité dans le “Quand” du QQOQCP.
En définissant des indicateurs pertinents, tu seras en mesure de vérifier que tes actions sont efficaces ou non. En matière de sécurité, tu n’as pas une obligation de moyen, mais de résultat. Si ton action n’atteint pas les buts fixés, tu devras en planifier une nouvelle.