​Évaluation des risques professionnels - ÉTAPE 1 : la préparation

11 septembre 2023 par
Jérôme
Temps de lecture : 3 minutes

Je sais que tu as envie de commencer à identifier les dangers, les analyser et les classer, mais avant de mettre les mains dans le cambouis, il faut préparer l’évaluation des risques. Tu penses que cette étape est superflue, mais elle est pourtant essentielle si tu veux la mener à bien. Comme le disait Sun Tzu : “Tout le succès d'une opération réside dans sa préparation.”

Comme je l’ai évoqué dans un précédent article ("L'évaluation des risques : comment fait-on ?"), au cours de cette étape, tu vas définir le périmètre (unités de travail) et les moyens (ressources humaines, outils et méthodes, moyens financiers, formations, communication) alloués pour la réalisation de l’évaluation. 

Définir le périmètre d'intervention

Le périmètre d’intervention correspond tout simplement aux unités de travail que tu souhaites évaluer. Tu peux vouloir évaluer l’ensemble de ton organisation ou échelonner le travail en évaluant une unité de travail par semaine.

Unité de travail ? Qu’est-ce que c’est ?

Définir les unités de travail revient à découper ton organisme en plusieurs sous-ensembles. Chaque sous-ensemble regroupe des salariés qui sont exposés à des dangers et des risques similaires. Ces sous-ensembles s’appellent les “unités de travail”.

Les unités de travail dépassent les notions de “zone géographique”, de “service”, de “poste de travail”, de “fonction”. Par exemple, un commercial qui va dans l’atelier pour savoir où en est une commande sera exposé au risque de bruit, de choc avec les engins de manutention et plus encore.



Pour déterminer les unités de travail, je te conseille : 

  • de t’appuyer sur un plan de ton entreprise (ton plan d’évacuation par exemple) et d’identifier les zones qui te semblent homogènes en termes de risques,
  • d’échanger avec le groupe de travail pluridisciplinaire sur la réalité des situations de travail au sein de chacun des zones identifiées,
  • en fonction de ces données, redéfinir les unités de travail.

Bien évidemment, ces unités de travail ne sont pas gravées dans le marbre. Si, au cours des évaluations successives, tu constates qu’il serait plus approprié de les modifier, alors fais-le (en concertation avec ton CSE, les délégués du personnel ou encore la médecine du travail).

Constituer le groupe de travail

La mission de ce groupe de travail sera de recueillir les informations nécessaires à l’identification, l’analyse et la hiérarchisation des risques ainsi que de piloter la démarche d’évaluation des risques.

Pour rappel, dans une organisation, rien ne se met en œuvre de manière efficace et pérenne sans une culture du leadership partagée avec tes équipes. Assurément, sauf si ton entreprise est de petite taille, tu ne vas pas intégrer à ce groupe de travail tous tes salariés.

Face à des environnements, des métiers, des contraintes qui peuvent être très diversifiés selon les unités de travail, il est primordial d’avoir une vision d’ensemble et donc avoir autour de la table des personnes susceptibles d’apporter les informations indispensables à une évaluation des risques complète. Pour cela, tu devras constituer un groupe de travail pluridisciplinaire.

Pour que ce groupe de travail soit efficace, tu devras définir les rôles de chacun. Voici un exemple très simple de ce que pourraient être les rôles au sein de ton groupe. 

Animateur

Veille à ce que les objectifs soient atteints

Gère la discussion
Coordonne le travail ou la discussion de la coordination

Veille à ce que le travail soit fait et les délais respectés

Participe au travail des autres membres

Scribe

Prend note des décisions prises

Prépare le compte rendu ou coordonne la rédaction du compte rendu

Présente les travaux

Expert métier

Cherche, recueille et partage les informations nécessaires

Effectue l'analyse de données

Ça pourrait te paraître secondaire, mais si tu peux constituer un groupe de travail dont les membres s’entendent bien, alors ce sera encore mieux.

Identifier les outils et les méthodes

Comme je te l’ai dit dans un article précédent (si tu ne l'as pas lu, c’est par ici), définir des outils et des méthodes adaptés constitue un facteur clé de succès de ton évaluation des risques.

Il existe ainsi un certain nombre d’outils pour mener ton évaluation : référentiels, check-list, documents Excel, logiciel dédié…



Pour rappel, un outil qui apporte une réelle valeur ajoutée dans ta démarche doit :

  • te permettre d’atteindre tes objectifs (réglementaires, internes...)
  • être facile à utiliser,
  • te faire gagner du temps,
  • être agile,
  • être dynamique,
  • être collaboratif.

Par ailleurs, il faudra également déterminer l’organisation à mettre en place : objectifs, tâches à réaliser pour les atteindre, fréquence des réunions, validation des résultats.

Définir les moyens financiers​

Cette évaluation des risques peut parfois (souvent) se faire en interne sans aucune ressource financière particulière dédiée. Cependant, on peut imaginer que tu aies un budget alloué à la prévention des risques et que tu souhaites l’utiliser en t’attachant les services d’une personne extérieure.



Tu peux, par exemple, faire appel à un bureau d’étude spécialisé dans l’étude d’impact sonore ou encore faire appel à un ergonome pour analyser les postes et les risques associés.

Les formations internes​

Tout le monde n’est pas spécialiste de l’évaluation des risques et c’est bien normal. Cependant, une compréhension claire et partagée des enjeux de l’évaluation des risques est essentielle pour la réussite de la démarche. Il faut donc que tous les membres de ton groupe de travail disposent des connaissances nécessaires pour jouer pleinement leur rôle. 



Tu dois alors identifier les connaissances nécessaires pour réaliser efficacement l’évaluation des risques, les personnes qui ne les ont pas et former celles-ci. 

La communication​

La communication est essentielle dans la démarche et elle s’anticipe. Pour rappel, a minima, quelle que soit la taille de tes équipes, tu dois communiquer ton document unique au médecin du travail, à chacune de ses mises à jour. 

Au-delà de l’obligation réglementaire, tu peux également communiquer en interne pour informer sur l’avancée de la démarche ou préparer le terrain sur la conduite du changement.



Tu dois donc déterminer : 

  • ce que tu veux communiquer,
  • à qui tu veux le communiquer,
  • comment tu souhaites le communiquer,
  • quand ou à quelle fréquence le communiquer.

​Et après ?​

L'identification des risques

Découvre comment identifier les dangers et les risques efficacement.

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